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28 septembre 2007

Duong Thu Huong

DUONG THU HUONG "Histoire d'amour racontée avant l'aube" (L'Aube poche) "Au delà des illusions » (Picquier) couv_1 couv_2 « Histoire d’amour racontée avant l’aube » raconte l’histoire de Sinh et Luu, qui se sont mariés jeunes, trop jeunes, sur l'incitation de leur organisation de jeunesse communiste. Ils avaient bien un penchant l’un vers l’autre, mais est-ce suffisant pour construire un couple ? Visiblement, non. Alors, d'un commun accord ils décident de divorcer et d'essayer de se construire une autre vie plus heureuse. Mais le Parti ne l'entend pas de cette oreille... Et va obliger le couple à rester marié, Pour le plus grand malheur de l’un et de l’autre… « Une histoire d’amour racontée avant l’aube » - quel beau titre ! – est un magnifique roman d'amour… sur le désamour, la naissance d’un nouvel amour, et sur les rapports contrariés de l'amour et de la politique, de la politique sur le mode totalitaire, s’entend, dans le Vietnam dictatorial de la fin des années 80. « Au delà des illusions » est aussi un livre sur le désamour. Linh, est une jeune femme debout, très intègre et très attachée à ses convictions progressistes, à son idéal de liberté, refusant les lâchetés, les compromission avec le pouvoir. Elle est mariée et très amoureuse d’un jeune journaliste qui combat lui aussi ce pouvoir par ses articles. Mais Linh découvre qu’une fois, ce mari s’est compromis, et a été contraint à écrire un article complaisant envers le régime. Sans hésiter, elle part, se sépare de son mari, et de la petite fille qu’ils ont ensemble. Puis elle est amoureuse d'un autre homme, un poète adulé par le peuple, plus âgé qu'elle, mais avec qui l’histoire va se répéter… Les héroïnes de Duong Thu Huong sont à son image courageuses, obstinée, intransigeantes et tenaces, La vie de Duong n’est en effet pas un long fleuve tranquille… Elle a participé à une troupe de théâtre de propagande lors de la guerre de Vietnam . A 20 ans, en 1967, « j'ai dû me marier avec un homme qui m'aimait et que je n'aimais pas. Il a mis son fusil sur mon cou, il m'a demandé de l'épouser, sinon il me mettait une balle dans la gorge, il se tuerait ensuite», raconte-t-elle…. Ayant eu deux enfants, désirant divorcer, son père l’en a empêché, pour ne pas souiller l’honneur de la famille ! Bien qu’entré au parti communiste, non sans réticence, Duong Thu Huong est entrée en guerre contre le régime vietnamien, en luttant pour la démocratie et la liberté. Autant dire qu’elle est mal vue par le régime ! En1989 elle est expulsée du Parti. En 1991 elle est arrêtée, puis relachée. En 1994, elle est interdite de passeport, et ne peut donc pas sortir du pays. Elle est ectuellement placée en résidence surveillée. Bien que très lue au Vietnam, son œuvre n’y est plus publiée, puisque considérée comme « honteuse » par le régime… Wikipédia raconte ça très bien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Duong_Thu_Huong Duon Thu Huong, c’est enfin une magnifique écrivaine, une vraie conteuse. Sa façon d’écrire le Vietnam, de façon très sensitive, si ce n’est sensuelle, à le pouvoir de nous le faire sentir, voir, entendre, toucher, presque… « Une histoire d’amour… » et « Au delà des Illusions », sont d’immenses et magnifiques livres, clairs et simples par leur style, où les émotions sont constamment présentes. très nuancés et complexes par leur intrigues, personnages, climats. Ce sont aussi des romans politiques qui incitent à ne jamais renoncer à se battre contre les injustices et les corruptions, (Texte refondu, -très - partiellement déjà posté sur le forum Télérama les 04/08/2006 et 21/12/2006)
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Commentaires
D
En même temps, quoi de plus ùmerveilleux que la pudeur pour raconter des histoires d'amour ?<br /> C'est sans doute paradoxal ce que je dis là, mais les vraies histoires d'amour ne peuvent être nombrilistes. Il n'y a rien de pire à mon sens que ces gens qui se disent certains qu'aimer, c'est s'aimer dans le regard de l'autre.<br /> <br /> C'est plus que faux. L'amour, c'est aussi une part de dépersonnalisation. On reste soi bien entendu, mais on cesse de se sentir véritablement important. une sorte d'interdépendance se met en place...<br /> <br /> Enfin, très belle chronique que je lis avec retard...le boulot se calme enfin...<br /> <br /> Ton blog me manquait, François...
F
"Je leur trouve quand même plus de nuance et retrait intérieur que nous"<br /> Oui, c'est cela, je pense.<br /> la culture et l'éducation d'extrême orient, <br /> - l'Inde c'est encore autre chose...-<br /> préfére que l'on présente une surface neutre à l'extérieur,<br /> une surface qui efface la personnalité.<br /> Ce qui est presque considéré chez nous comme un manque de spontanéité, <br /> et, pour ainsi dire de l'hypocrisie.<br /> D'où le mythe du chinois dissimulateur, fourbe...<br /> Mais les être sont les mêmes, en Orient et en Occident, pour ce qui est des sentiments
C
C'est vrai tu n'as pas tort (ce qui ne veut pas dire que tu as raison attention !)<br /> J'ai une amie qui est partie en Chine il y a une vingtaine d'année et qui a eue la surprise de constater que sur le marché ils pouvaient se disputer comme nous !<br /> Je leur trouve quand même plus de nuance et retrait intérieur que nous, ca vient de leur education qui n'est pas basée sur la démonstration mais plutôt sur une forme de pudeur loin des excès latin ou les enfants sont un peu trop souvnet les rois et qui sont surprotégés par leur parents.<br /> <br /> Un jour une vietnamienne m'a dit (nous parlions d'amour de façon très générale) Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris encore à ce jour.
F
Mais non, il ne sont pas impassible!<br /> regarde la Birmanie!<br /> <br /> Non non, il sont tout aussi "frénétiques" que nous.<br /> Je crois fondamentalement que l'humain est les même, à peu de choses près, partout<br /> <br /> Mais leur culture incite justement, <br /> en contrepartie, en contrepoids,<br /> au calme, <br /> à la mesure.<br /> <br /> Imagine :<br /> un asiatique qui ne connaitrait pas du tout l'occident contemporain,<br /> mais qui connaitrait Heraclite Platon, Aristote, Kant, Descartes, Piero De La Francesca, Giotto, St François d'Assise...<br /> <br /> Comment nous imaginerait-il à ton avis?<br /> <br /> Il en serait au même point que nous,<br /> si nous prétendions déduire la psychologie des peuples d'Asie<br /> en les imaginant sur le modèle de Lao-tseu, Tchouang-tseu, Bouddha, Confucius...
C
Pas besoin de Wilkipédia pour bien raconter l'auteur tu fais ça à merveille, je n'ai pas éprouvé l'envie d'aller voir ailleur.<br /> Dès que je croiserais cet auteur (au nom impossible pour moi) je lui saute dessus, je connais si mal la littérature asiatique (mais il faut dire que l'Asie est pour moi un continent que je ne comprends pas bien, leur côté impassible là ou je boue en permanence me déstabilise)<br /> Mais grâce à toi j'ai envie de remédier à mes lacunes.
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