17 mai 2008
Un Arp dans les mains
Mercredi et jeudi dernier, j'ai fait un petit boulot inhabituel.
J'ai travaillé comme type à tout faire dans une grande galerie parisienne
-la galerie Denise René -
pour aider à monter une exposition de sculpture.
J'ai fait un peu de tout :
sortir les caisses du camions avec les transporteurs,
déballer les dites caisses,
dépiauter les sculptures de tous leurs emballages de papier, bullespack, carton, polystyrène,
remplir des tas de sacs poubelle avec tout ces bidules,
courrir après le camions poubelles pour les jeter dedans,
monter les sculptures qui arrivent en plusieurs parties,
dont une, en granit, un vrai casse-tête pour comprendre comme la monter,
dont une en fonte hyper-extra-maxi lourde,
disposer des socles ici ou là,
puis les redéplacer, puis une fois encore jusque ça soit bon,
poser sur les socles des sculptures lourdes en marbres,
ou coupante en métal,
ou fragiles en verre,
nettoyer les socles avec une éponge pour qu'ils soient nickel,
caler les socles bancales,
briquer des sculptures en cuivre pour qu'elles brillent bien,
et nettoyer celle en métal à mille facettes pleine de poussière pour qu'on se voit bien dedans,
chercher dans les archives les anciens catalogues des artistes exposés,
disposer es catalogues dans des vitrines avec goût,
aller à la FNAC chercher des bidules que le responsable de la galerie n'avait pas le temps d'aller chercher,
visser une vis pour accrocher un tableau relief en plomb et néon,
emballer un tableau qui trainait et le ranger dans les réserves,
dabord ranger les réserves,
et, quand c'était bien ranger,
tout redéranger afin d'aller chercher les verres pour le vernissage planquer tout au fond de la réserve,
puis ranger à nouveau la réserve,
poster des lettres, et...
aller chercher le vin pour le vernissage
(ou, bien sûr, je n'étais pas convié!).
Et il y eu un moment magique.
Quand j'ai pris un instant dans mes mains un petit Jean Arp,
une petite sculpture en plâtre,
un peu comme celle que l'on voit sur la photo ci-dessus,
légère mais dense,
et horriblement précieuse (30 000 ou 40 000 euros, je crois...).
Je me suis bien-bien lavé les mains,
me les suis bien-bien séchées (important pour le plâtre!),
j'ai respiré un grand coup,
et je l'ai porté sur quelque mètres,
comme un papa débutant portant avec précaution son bébé nouveau né.
J'ai pensé à Stephan,
qui me dit toujours que je suis un grand maladroit qui renverse toujours un truc sur mon passage
(pure calomnie!)
J'adore Arp,
c'est l'un de mes artiste préféré.
J'adore la poésie réveuse de ses sculptures et peintures,
aux formes organiques, douces, vivantes,
et qui ont toujours des titres chargés de mystère et de poésie
(Arp est aussi un poète qui écrit des poèmes).
Il est pour moi de la famille de Miro et Klee.
Je passe toujours de long moments au Centre Pompidou à contempler ses sculptures,
rêvant de les toucher, de les caresser.
Et me voici donc avec l'un d'eux entre les mains,
moment aussi bref qu'unique et fascinant,
dans la vie d'un type à tout faire.
Publicité
Publicité
Commentaires
R
B
R
A
R