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23 mai 2008

Jaco Pastorius, un tourbillon.

Là ça ne se voit pas, mais le jeune type qui a un béret basque, et qui ressemble à un Léonardo Di Capprio complétement déjanté, était un génie de la basse électrique en jazz, un virtuose indépassable de cet instrument, et le compositeur de plusieurs thème fameux et fascinants, ce type, donc, c'est Jaco Pastorius. Pastorius a eu une existence tourbillonnante de génie précoce, qui a joué tout jeune avec d'immenses musiciens, à connu une gloire mondiale foudroyante à 25 ans au sein du groupe jazz-rock Weather Reaport, a brulé sa vie par les deux bouts, trop consommé de tout en même temps. Aussi est-il devenu ingérable, insupportable, invivable pour son entourage, ses concerts sont devenu très inégaux, des failles psychologique sont apparues. Et Pastorius a sombré dans la toxicomanie, menant une vie clochardesque et erratique, ne se produisant plus que rarement.. Il est mort à 36 ans, en 1987, des suites d'une baggare avec un videur de boîte de nuit qui lui refusait l'entrée de l'établissement... L'harmoniciste, c'est tout autre chose, c'est même le contraire. C'est Toots Thielemans, un belge débonnaire et blagueur, de 30 ans l'ainé de Pastorius. C'est un immense artiste aussi, un prodigieux musicien, qui a joué avec Billie Holliday ou Bennie Goodman aux Etats-Unis dans les années 40, et qui a ensuite mener une carrière aussi bien dans le jazz que dans la variété. C'est le type même du musicien à l'aise dans toutes les situations, tous les registres, mêtant partout son grain de sel avec justesse et intégrité. Ce qu'ils nous font là, dans une émission télé belge de 1985, deux ans avant la mort de Pastorius, en improvisant sur "3 views of a secret", un très beau thème de Pastorius, ce n'est pas un duo comique, même si on pourrait presque le croire! - dieu sait ce que Pastorius s'est injecté ou ingurgité...- C'est un dialogue de haut vol où circule des courant d'énergies de très grande intensité, un exercice de haute voltige, de jonglage acrobatique sans filets, avec lâcher-prise émotionnel qui laisse pantois. Leurs visages est un spectacle à lui tout seul ou se lit leur estime mutuelle, et où éclatent leur génie rieur, modeste, et splendide!
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Commentaires
R
>frank zappa, enchanté!<br /> je vous croyais au plus mal, <br /> je vois qu'il n'en n'est rien,<br /> que je suis mal renseigné, <br /> tant mieux!<br /> <br /> Quand à notre sujet, Jaco,<br /> je ne sais que penser,<br /> tant j'ignore tout du "bipoplarisme",<br /> ni de la façon dont on se soigne au Lithium,<br /> ni donc des effet que produisent ce Lithium.<br /> <br /> L'apathie, dites-vous?<br /> Je veux bien,<br /> ais sur la vidéo, pastorius m'a l'air pas apathique du tout, non?<br /> <br /> Au plaisir!
F
Jaco subissait un traitement au lithium pour soigner son bipoplarisme, ce qui le rendait apathique.
R
Merci pour tous ces précieux souvenirs.<br /> Surtout le second est très bien raconté.<br /> On s'y croirait.<br /> <br /> J'ai tout bien noté.<br /> <br /> Je rapporte tout juste de la discothèque "Trio of Doom" avec notre Jaco + John Mc Laughlin + Tony Williams...<br /> <br /> Ouileouilleouille!
P
Je remets un commentaire que j'avais déjà posé dans un forum de bassistes :<br /> <br /> Je l'ai vu deux fois sur scène :<br /> <br /> Avec Weather Report à la Villette en 1978 (époque Heavy Weather). Une grande claque. Avant le concert, la sono de la salle envoyait le boléro de Ravel en intégral ; crescendo et à fond les ballons dans les baffles... Et à la dernière mesure du boléro, le groupe attaquait illico Black Market . Saisissant. Grand culot !<br /> Le groupe au complet sonnait magnifiquement. Et ce qui sortait de l'ampli du bassiste était tout simplement du "jamais vu" à l'époque. Tant en accompagnement, qu'en tempo, qu'en solo (avec boucles auto générées qui n'étaient pas si communes à l'époque). Son sens du timbre, ses harmoniques, sa musicalité étaient stupéfiantes et créatives.<br /> Inutile de dire, que le lendemain j'étais à la Fnac... pour découvrir ses opus, et notamment les disques de Joni Mitchell où l'on trouvera une grande partie de ses meilleures lignes de basses.<br /> Je retiens en image son allure (très grands et forte présence) et sa façon de trottiner à petit pas au fil de la musique...<br /> <br /> Je l'ai revu avec un mauvais groupe de blues-rock au New Morning à quelques semaines de sa mort. Il était saoul et jouait un peu la basse et un peu la batterie. Globalement ce ne fut pas très bon, et ce fut assez court vu son état ... Excepté 15 mn vers la fin où tout à coup émergeant des vapeurs d'alcool, sa basse s'est mise à sonner, ronfler, claquer et surtout groover comme jamais... Le génie reprenant le dessus sur le Jack Daniel... A nouveau il fut époustouflant ! très court mais inoubliable... surtout avec la proximité possible au New Morning.<br /> <br /> Hormis les disques donnés ci dessus, n'oubliez pas le "Mingus" de Joni Mitchell et le Hejija. Il y est fabuleux ! et le dvd "Shadow & light" où il joue au coté de Pat Metheny. Joni n’est pas peu fière de son groupe, ce jour là !!!<br /> <br /> Indéniablement, un phare, pour les bassistes. Mais avant tout un grand musicien.
R
>Balmeyer, je ne t'imaginais pas bassiste! <br /> et moins encore intéressé par Pastorius!<br /> Tu m'étonnes! sa version de "Donna Lee" est infernale!<br /> J'ai moi-même très peu joué, <br /> juste un peu de saxo, pas plus d'un an, je crois...<br /> Je connaissais pratiquement rien du jazz, alors.<br /> Je massacrais un peu, en toute tranquillité d'esprit, "Satin Doll" d'Ellington, et ça suffisait à mon bonheur!<br /> Juste après je me suis lancé dans des études d'arts plastiques, et j'ai laissé tombé le sax.<br /> C'est un des rares regrets de ma vie...<br /> <br /> Une des "figure historique du jazz" il l'est, me semble-t-il, si météorique qu'ai été son oeuvre, non?<br /> <br /> Mais bien sur, on ne peut que se demander, qu'aurait-il fait à soixante ans?<br /> <br /> > Z, je te rejoins complétement dans cette histoire de nécessité d'expression ("la rage de l'expression", comme le titre du recueil de Francis Ponge).<br /> C'est même peut-être le signe du génie ce souffle narratif,<br /> cette impression que l'artiste t'agrippe par le colback et a toute une histoire a te raconter, là, maintenant, de toute urgence.<br /> Et pas seulement en musique, en littérature, en peinture...
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