Comment c'était
Anne Atik
"Comment c'était : souvenirs sur Samuel Beckett"
(Points-Seuil)
L'auteur, la poétesse américaine Anne Atik,
a connu Samuel Beckett par l'intermédiaire de son mari, le peintre Avidgor Arikha,
qui était un ami très proche de Beckett depuis le début des années 50.
Ils rencontrent très régulièrement "Sam",
jusqu'à sa fin 1989, dans une maison de retraite...
Que font-ils ensemble?
D'abord, à la Closerie des Lilas, à la Coupole, ils boivent sec, très, très sec...
Ils écoutent aussi de la musique avec énormément d'attention,
et comparent des interprétations - surtout des lieder - de Schubert, Beethoven, Brahms,
- Beckett n'aime ni Bach ni Mahler! -...
Mais surtout ils récitent ensemble des poèmes.
Car Beckett connait par coeur quasiment toute la poésie anglaise, de Shakespeare à Yeats.
Mais il connait aussi la poésie Allemande, toujours en VO, de Goethe à Trakl.
Mais encore Dante, qu'il connait comme le fond de sa poche, et en italien.
Mais enfin la poésie française, avec une préférence pour Appolinaire et Verlaine.
Enfin il connait par coeur de grands passages de l'Ancien et du Nouveau Testament,
avec une préférence pour Saint-Luc,
même si Beckett n'est bien sûr pas du tout croyant.
mais il s'intéresse à ces texte pour leur charge poétique.
Enfin, il est une très grand "regardeur" de peinture,
- ce qui n'est pas si courant pour un écrivain -
ayant acquis une connaissance très précise de quantité de peintures modernes et classiques,
vu dans de nombreux musées dans le monde.
C'est ce qu'on peut appeler un homme de culture,
un homme imbibé de culture - plus que d'alcool! -
transportant en son for intérieur l'essentiel de la culture occidental.
Aussi Anne Atik peut-elle écrire :
"Beckett était poète jusque dans la moindre de ses fibres;
en sa présence, la poésie était aussi envahissante que l'oxygène."
Ce qui ne l'empêche nullement de se mettre à la portée des enfants d'Anne et Avigdor,
avec beaucoup de simplicité et de tendresse.
Anne Atik monte comment ces différents éléments ont nourris l'oeuvre de Beckett,
comment tel passage de poème, ou verset biblique, ou tel tableau,
se trouve réutilisé dans ses livres.
"Comment c'était" de Anne Atik (le titre est un clin d'oeil à "Comment c'est" de Beckett)
est une approche intime, émouvante et très belle de l'oeuvre troublante du grand "Sam"
- l'un des plus beau visage du XXème siècle! -.