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7 juillet 2008

Comment c'était

Anne Atik
"Comment c'était : souvenirs sur Samuel Beckett"
(Points-Seuil)

beckdef

L'auteur, la poétesse américaine Anne Atik,
a connu Samuel Beckett par l'intermédiaire de son mari, le peintre Avidgor Arikha,
qui était un ami très proche de Beckett depuis le début des années 50.

Ils rencontrent très régulièrement "Sam",
jusqu'à sa fin 1989, dans une maison de retraite...

Que font-ils ensemble?
D'abord, à la Closerie des Lilas, à la Coupole, ils boivent sec, très, très sec...

Ils écoutent aussi de la musique avec énormément d'attention,
et comparent des interprétations - surtout des lieder - de Schubert, Beethoven, Brahms,
- Beckett n'aime ni Bach ni Mahler! -...

Mais surtout ils récitent ensemble des poèmes.
Car Beckett connait par coeur quasiment toute la poésie anglaise, de Shakespeare à Yeats.
Mais il connait aussi la poésie Allemande, toujours en VO, de Goethe à Trakl.
Mais encore Dante, qu'il connait comme le fond de sa poche, et en italien.
Mais enfin la poésie française, avec une préférence pour Appolinaire et Verlaine.

Enfin il connait par coeur de grands passages de l'Ancien et du Nouveau Testament,
avec une préférence pour Saint-Luc,
même si Beckett n'est bien sûr pas du tout croyant.
mais il s'intéresse à ces texte pour leur charge poétique.

Enfin, il est une très grand "regardeur" de peinture,
- ce qui n'est pas si courant pour un écrivain -
ayant acquis une connaissance très précise de quantité de peintures modernes et classiques,
vu dans de nombreux musées dans le monde.

C'est ce qu'on peut appeler un homme de culture,
un homme imbibé de culture - plus que d'alcool! -
transportant en son for intérieur l'essentiel de la culture occidental.

Aussi Anne Atik peut-elle écrire :
"Beckett était poète jusque dans la moindre de ses fibres;
en sa présence, la poésie était aussi envahissante que l'oxygène."

Ce qui ne l'empêche nullement de se mettre à la portée des enfants d'Anne et Avigdor,
avec beaucoup de simplicité et de tendresse.

Anne Atik monte comment ces différents éléments ont nourris l'oeuvre de Beckett,
comment tel passage de poème, ou verset biblique, ou tel tableau,
se trouve réutilisé dans ses livres.

"Comment c'était" de Anne Atik (le titre est un clin d'oeil à "Comment c'est" de Beckett)
est une approche intime, émouvante et très belle de l'oeuvre troublante du grand "Sam"
- l'un des plus beau visage du XXème siècle! -.

beckettcopie

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Commentaires
D
Mais pour Bach comme pour Mahler, tu vois, comme tu le cites plus en détail, c'est quand même moins lapidaire et du coup, je suis plus d'accord.<br /> <br /> Face à Bach, on se sent minuscule. Face à Beethoven aussi je trouve.<br /> Mahler, trop de choses...ben, moi, j'aime bien Mahler. Ne pourrait-on pas dire ça aussi de Trane ? Enfin, ça dépend ce qu'on entend par là. Si c'est pour l'orchestration, la profusion des idées, alors, Berloioz et Wagner, c'est pire !<br /> <br /> Si c'est trop, parce que c'est "trop", alors, j'aurai tendance à dire que ce n'est jamais de trop... :)<br /> Y a tellement de trucs avec du "trop peu"...
R
>Mais "juste" toi, c'est beaucoup, cher Croco!<br /> <br /> Oui, le dessin ci-dessus, <br /> c'est pour moi un peu Beckett lui-même, <br /> et un peu l'un ou l'autre de ses personnages,<br /> clochards pas célestes,<br /> métaphysiciens sans Dieu,<br /> pauvres bougres souvent caustiques,<br /> errant dans un monde absurde,<br /> un monde sans Dieu privé de transcendence,<br /> où toujours on attendra God(ot),<br /> sans qu'il vienne jamais.<br /> <br /> Au fond c'est un "Mr-tout-le-monde",<br /> comme tu le dis très bien!<br /> <br /> L'inclusion du texte (de la Divine Comédie)<br /> est un heureux hasard de manip' de Photoshop!<br /> Ce qui du même coup à donné cette couleur ensoleillé au personnage...<br /> ce qui ne tombait pas si mal, finalement!<br /> Parce que Beckett était tout à fait lumineux pour ceux qui l'on connu, <br /> ce qui ne ressort certes pas de façon évidente à la lecture de ses textes...<br /> <br /> >Dorham, oui... une grande opacité dans ses textes.<br /> Un mélange d'énigme, de poésie à nue et de grossierté...<br /> mélange détonnant, étrange et dérangeant...<br /> mais auquel je suis très sensible, je dois l'avouer...<br /> <br /> J'ai retrouvé le passage à propos de Bach... :<br /> "Nous écoutions aussi Chopin et Webern et, très rarement, Bach. "Je ne l'ai pas ateint" expliquait-il."<br /> Alors ça je peux parfaitement le comprendre, <br /> Bach c'est de toute haute volée, <br /> plein d'assurance dans le monde, dans la foi,<br /> une musique dont le doute est exclu...<br /> Je comprend qu'on ne puisse se retrouver dedans.<br /> Sans pour autant être un "génie" ou un "idiot du village"!<br /> <br /> Pour Malher, alors là je suis à fond 'accord avec lui!! :<br /> "Il y a trop de choses là-dedans".<br /> C'est lapidaire, mais franchement, Malher, c'est ça, non?!
D
Beckett est un ovni. Certains textes sont d'une opacité terrible quand même, on sent une locomotive en marche que rien n'arrête.<br /> <br /> Pour ne pas "aimer Bach et Mahler", il faut soit être un fieffé génie, soit un idiot du village. Ces jugements pleins d'assurance me font froid dans le dos, sans doute parce que je ne suis ni idiot et encore moins un génie (c'est reposant de se le dire)...<br /> <br /> <br /> Bref, ce livre donne envie d'être lu ; déjà que le sujet est particulièrement fascinant...
L
C'est juste moi. Le dessin en haut, je vois un des gars qui attend Godot, tout rayonnant malgré son apparence désincarnée et Mr tout le monde.
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