Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'ivre d'image
27 juillet 2008

Johnny Griffin, le dernier vol du griffon

Fini.

On n'entendra plus Johnny Griffin en live.

Il est mort le 25 Juillet à l'âge de 80 ans, en France, où il vivait depuis plus de vingt ans.

Je l'apprend tout juste sur le blog de Z, ou l'on apprend toujours tant de chose.

Johnny Griffin était un petit bonhomme d'un naturel jovial.

Il n'était pas bien grand, ce qui lui valu peut-être son antinomique surnom de "Little Giant"...

"Petit géant", moi je veux bien, mais il n'est guère aisé de devenir un géant soi-même, quand tout autour de soi grandissent des Charlie Parker, des Lester Young, des Sonny Rollins, des Wayne Shorter, des John Coltrane...

Pourtant, il pousse parfois de bien belles choses au pied des arbres géants.

Car si Griffin n'était pas très grand par la taille, sa musique était du genre tonique voire explosive, bourrée d'adrénaline jusqu'aux oreilles, avec un son à casser la baraque.

Il affectionnait les défis casse-cous, les courses poursuites sur tempos d'enfer, les morceaux de bravoure dans lesquels on se lance tête baissée, comme dans une mêlée ouverte.

Mais même à ce rythme, il ne se contentait pas - comment certains - de formules toutes faites, mais trouvait toujours de bonnes idées, des trouvailles, des pépites et des citations venant à point nommé.

Ainsi fit-il au côté de Monk dans "Misterioso", de Wes Montgomery dans "Full House", de Coltrane en personne dans "A Blowing Session"...

Ainsi que dans la vidéo ci-dessus, captée au Village Vanguard de New-York, avec Ronnie Matthews au piano, Ray Drummond au la contrebasse et Kenny Washington à la batterie.

Ou encore comme il le fit lorsque je le vis sur la scène du Parc Floral à Paris, il y a six ou sept ans de cela. Entre les morceaux, en digne Dionysos du jazz qu'il était, il déblatérait avec force rire et une volubilité un peu tanguante, des tas de gentillesses sur la France en général, et sur son vin en particulier!

PS : Lire aussi la belle évocation de Griffin par Dorham.

Publicité
Publicité
Commentaires
R
> Dorham, oui, la classe, ça doit être quelque chose comme ça...<br /> <br /> >Merci Z, pour le gentil mot.<br /> Griffin n'a sans doute pas été considéré a sa juste mesure.<br /> Son absence prolongée des States y est peut-être pour quelque chose...
Z
Joli billet François avec une video choisie avec beaucoup de gout, car elle est tout à fait représentative de la fougue de Johnny Griffin, ce sprinteur du jazz, un improvisateur infernal qui jouait « finger in the nose » comme on dit, quelque soit le tempo et qui ne semblait jamais à cour d’idées ! <br /> Ici, c’est du lourd, mais c’est Johnny Griffin, c’est pas étonnant !
D
en somme...
R
Volubilité, joie, enthousiasme...<br /> en effet ce sont les mots qui me viennent en pensant à lui.<br /> Il me semble que même ses ballades sont pleines de peps et d'envol.<br /> Et pas de colère, oui, pas de revendication, même s'il y a pas mal de véhémence.<br /> Mais pas contre qui ou quoi.<br /> Juste pour la quète du dionysiaque...
D
Je ne sais que dire...Tous ses musicos de Chicago qui ont bataillé ferme (je pense à Von Freeman aussi) pour imposer une certaine idée du blues, du jazz, par pur esprit de radicalisme, le tout, sans colère en effet, transporté par la simple joie de jouer...
l'ivre d'image
Publicité
Derniers commentaires
Archives
l'ivre d'image
Publicité